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Le cancer. Au pluriel !

Le cancer. Au pluriel !

Le cancer. Au pluriel !

Diabète, obésité ; tant qu’à faire – dans la série des joyeusetés – pourquoi ne pas mentionner maintenant le cancer ?

Trilogie donc avec le cancer. Pardon : avec les cancers. Mais ce pluriel pas seulement parce que l’on peut caractériser des cancers différents pour les différents organes de l’organisme, et aussi des cancers différents pour un même organe : rien que pour la thyroïde, par exemple, on peut dénombrer près d’une dizaine de cancers différents. Pour le sang et les ganglions, les cancers sont même légion ! J’évoque plutôt le pluriel ici pour la « bonne » raison de l’accroissement de fréquence. Laquelle n’est pas sans rapport avec l’accroissement de l’obésité. L’inflation du tissu adipeux, en effet, est associée à un certain degré d’inflammation, à un excès aussi de facteurs de croissance ; en outre, on observe un certain degré de conversion des androgènes en œstrogènes, ce qui expose à un excès hormonal des organes sensibles, tels que le sein et l’endomètre de l’utérus.

 

Des hauts

Il faut ajouter que pour un même organe et pour un même cancer la fréquence peut s’élever ou, au contraire, se réduire selon l’âge. Il en est ainsi du cancer du sein : il est moins fréquent chez les femmes de plus de 50 ans, depuis maintenant de nombreuses années, probablement du fait de la moindre prescription de traitements hormonaux substitutifs. Ce qui est en tout cas d’autant plus remarquable que la généralisation du dépistage devrait, au contraire, faire dépister plus de cancers. A l’inverse, on note une augmentation constante chez les femmes plus jeunes.

Pour ce dernier point, on peut invoquer différents facteurs : les accouchements plus tardifs et donc, par la force des choses, l’allaitement plus tardif aussi ; le surpoids ; le tabagisme ; le déséquilibre alimentaire en tant que tel ; les polluants ; etc.

A noter pour le surpoids qu’il est un facteur de risque plutôt après qu’avant la ménopause, probablement pour la raison de la plus grande sensibilité à l’exposition hormonale évoquée plus haut.

 

Et encore des hauts

Sinon, le cancer du sein n’est pas le plus fréquent ; c’est le cancer de la prostate. Le taux de ce dernier a véritablement explosé.

Là encore, la pratique assez systématique du dosage des PSA (protéine élaborée spécifiquement par la prostate), peut être avancée comme hypothèse : le cancer de prostate serait plus fréquent pour la bonne et simple raison qu’on irait le dénicher plus souvent. Il n’en faut pas moins évoquer aussi le rôle de l’allongement de la durée de vie : plus on vit longtemps, plus longtemps on est exposé aux hormones (les androgènes) !

On assiste aussi à une quasi explosion de la fréquence des cancers de la thyroïde (elle aussi probablement sur-investiguée) ; et encore du pancréas et du testicule.

 

Et quelques bas

Ouf ! Le tableau n’est pas que noir foncé… D’autres cancers sont moins nombreux. C’est le cas en particulier des cancers de l’estomac et du colo-rectum. Pour le premier, on peut – notamment – invoquer la réduction de la consommation d’alcool ; pour le second, la réduction de consommation de viandes rouges joue probablement un rôle bénéfique et pour les éléments protecteurs, on peut citer une consommation de fibres significative, en particulier les fibres issues des céréales.

Dans la même veine, le cancer du col utérin décroît lui-aussi.

 

Du pluriel au singulier

Mais, finalement, si l’on fait l’analyse des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires, des cancers, et autre maladie d’Alzheimer ; on s’aperçoit d’une chose : ces facteurs de risque s’avèrent être les mêmes ! On retrouve, en effet, en amont de tout cela, l’hyperlipidémie, le tabagisme, l’hypertension artérielle, et encore le déséquilibre nutritionnel.

Autant dire qu’une bonne partie de ces maladies est évitable !

Autant dire que l’équilibrage de l’alimentation est véritablement au cœur des préoccupations !

Autant dire, en définitive, que la prévention doit commencer tôt.

La prévention, la seule, la vraie, c’est l’éducation sanitaire. Plus tard, ce n’est pas du rattrapage, au sens où premier où l’on pourrait « rattraper » les choses.

Car plus tard, c’est… plus tard. C’est… un peu trop tard.

 

Références

Sources 

 

Rédaction

Le contenu de ce dossier a été élaboré par :

  • l’équipe Offre Prévention de la Mutualité Française
  • LALAU Jean-Daniel (Pr – Médecin nutritionniste)

 

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