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Et comment vont les jeunes ?

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Auteurs :

  • RAMONNET Christine (Sophrologue)
  • RENAUDIN Stéphanie (Sophrologue)

 

Comme chaque année, la journée internationale du 12 août a été l’occasion de placer notre belle jeunesse au centre du débat.
Mais si les défis de demain sont largement évoqués à travers évènements politico-sociaux et informations alarmistes dont nous abreuvent certains media, il semble primordial d’examiner la santé psychologique de ceux qui représentent l’avenir.

 

Des jeunes plus fragiles ?

Ainsi la question est-elle clairement posée par le psychiatre David Gourion (Cerveau & Psycho n° 79 de juillet/août 2016) : « Les jeunes sont-ils plus fragiles qu’avant ? »

Une partie de la réponse s’amorce dans les chiffres des études épidémiologiques réalisées par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) : autour de 30% de jeunes sont victimes de maladies mentales.

Si l’anorexie, la boulimie ou la schizophrénie sont citées, les plus fréquentes sont :

  • les addictions à l’alcool et aux drogues : 15 à 20% des jeunes
  • la dépression : 10 à 15%
  • les troubles anxieux comme l’agoraphobie (la peur des grands espaces et des lieux publics), la phobie sociale, les TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs) : 5 à 15%.

Parmi les données connues, notons une augmentation préoccupante de la dépression chez les 15/24 ans au point que l’OMS et l’Unicef évoquent une « véritable épidémie de troubles psychiques ». Ajoutons encore une nette progression des troubles de la personnalité borderline comme la psychopathie (faible sens moral, impulsivité, violence) et l’hypomanie (instabilité de l’humeur, égocentrisme).

Enfin, autre fait alarmant, le taux de suicide des moins de 25 ans atteindrait 4,4 décès pour 100.000 jeunes, selon une étude présentée dans le Lancet Psychiatry* qui a cherché à en comprendre la cause. Ainsi les chercheurs ont identifié plusieurs facteurs, souvent de manière conjointe :

  • problèmes relationnels récents ou rupture sentimentale : 58%,
  • occurrence et expression de pensées suicidaires : 57%
  • antécédents d’automutilation : 54%
  • diagnostic de maladie mentale : 39%
  • problèmes de santé physique (dont l’asthme et l’acné) : 36%
  • décès d’un proche : 28%
  • stress et pressions liées aux études : 27%
  • excès d’alcool : 26%
  • usage de drogues : 29%
  • victimisation, intimidation : 22%

 

Comment expliquer cette vulnérabilité marquante ?

Certains sociologues soulignent une « tyrannie de la perfection » avec le spectre du chômage, la pression de la réussite scolaire, le consumérisme encouragé très tôt. Mais aussi les modes de vie qui affectent le développement cérébral si important à cette période de la vie avec la maturation du cerveau : alimentation, sommeil, activité physique (explosion de l’obésité).

Les jeunes vivent différemment de leurs ainés et leur équilibre émotionnel et psychique se trouve parfois bien malmené entre abondance d’informations et relations virtuelles insatisfaisantes. Harcèlement via les SMS et les réseaux sociaux font partie de cette évolution.

Alors en cette journée, pensons aux moyens de favoriser des relations épanouissantes, en amitié, dans la famille, en société. Mais également comment améliorer notre qualité de vie et activer nos ressources réelles et non virtuelles, pour tous, jeunes et moins jeunes…

Bonnes vacances !

* Source: The Lancet Psychiatry May 25 2016 DOI: 10.1016/S2215-0366(16)30094-3 – Suicide in children and young people in England.

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