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A fond la prévention !

 

listening

Auteurs :

  • RAMONNET Christine (Sophrologue)
  • RENAUDIN Stéphanie (Sophrologue)

 

A fond la prévention !

La 18ème journée de l’audition du 12 mars 2015 avait comme thème la prévention auprès des jeunes et le sondage* mené pour l’occasion auprès de 600 jeunes de 15 à 24 ans et 300 parents était éclairant. Ainsi un jeune sur deux a déjà connu un problème auditif mais pense que cela va passer « tout seul », que ce n’est pas grave et que c’est surtout un problème de « vieux».  Sauf que le constat est clair, au vu des pratiques sonores actuelles, les signes de vieillissements prématurés pourraient advenir dés 45 ans au lieu de 60 ans, et les « jeunes d’aujourd’hui sont bien les seniors de demain ». Les messages de prévention à destination des jeunes semblent mieux les sensibiliser, y compris à la notion de « pause auditive », c’est-à-dire au nécessaire repos de l’oreille,  mais la prise de conscience n’est pas accompagnée d’actions…ni de réelles pauses auditives vécues !

Interrogés sur ce qui les ferait enfin réagir, les jeunes citent comme clés :

  • un suivi auditif régulier-et compréhensible par eux ! Des résultats d’audiogramme.
  • une application smartphone pour alerter en cas de dépassement du niveau sonore pour garantir sa santé.
  • des campagnes d’informations « choc» à l’instar de celles de la sécurité routière, avec des témoignages d’acteurs de la musique et du son. De la même manière, si un rockeur (Sting, Noêl Gallagher…) ou un DJ témoignent de leurs troubles auditifs, cela sera sans doute plus… « parlant » !
  • des protections auditives accessibles et « plus fun » pour ne pas être assimilées à quelqu’un de « vieux » ou de « ringard » en se protégeant…
  • une prévention à l’école par professeurs et médecine scolaire.

Toutes ces réponses nous démontrent bien  que les adolescents sont des adultes en devenir, avec un système émotionnel et rationnel  se développant de façon inégale… En effet, c’est l’âge où on a du mal à faire le lien entre une prise de risque qui procure un plaisir immédiat (écoute forte lors de concerts par exemple) et les risques encourus, comme l’indique Ried Miller, prospectiviste à l’Unesco.

Aussi, faut-il continuer d’informer sur ce qu’un trouble auditif comporte comme réelles conséquences sociales et retentissement psychologique, et ceci avec un mode de communication propre aux aspirations des jeunes: accessible, marquant et clair. Montrer ainsi que la malentendance, malgré tous les progrès techniques et la médecine actuelle, ne se « répare pas » contrairement à une perte de l’acuité visuelle à laquelle des lunettes pallient: c’est une situation plus complexe mettant en jeu le système neurologique, sensitif et émotionnel. Or, plus on est conscient de son corps, plus on agit précocement, avec des aides adaptées si besoin. De même, acouphènes ou hyperacousie (une sensibilité excessive aux sons ambiants) peuvent être des facteurs d’isolement pour des jeunes  pour qui les contacts avec l’extérieur et les autres sont primordiaux.

Et puis, si le téléphone portable, incontournable compagnon de tous les instants pour de nombreux jeunes, peut constituer un allié avec des applications de sonomètres (le sonomètre permet la mesure des décibels) et d’alertes sonores, n’hésitons pas à rendre ludique et « plus fun »  ces informations! Mais nous pouvons aussi apprendre à nos jeunes à s’écouter eux même….à vivre le bruit -synonyme pour eux de vie*- avec justesse….sans attendre le reflet de données extérieures, c’est ce que des techniques psycho-corporelles comme la sophrologie peuvent apporter, les professionnels du son collaborent d’ailleurs de plus en plus avec des sophrologues spécialisés sur ces questions.

*Sondage IPSOS/JNA 5 mars 2015

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