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Pollution de l’air : une aberration sanitaire… et économique

pollution

Auteurs :

  • PERRIN Philippe (Eco-infirmier)

 

Pollution de l’air : une aberration sanitaire… et économique

Le mercredi 15 juillet 2015 était rendue publique les conclusions du rapport d’une commission d’enquête sénatoriale. Ce document « Pollution de l’air, le coût de l’inaction » évalue, à minima, à 101,3 milliards d’euros par an la charge financière globale de la mauvaise qualité de l’air en France.

Les conclusions de ce rapport sont remarquables sur plusieurs points :

  • le montant tout d’abord, et surtout !, du poids économique de la mauvaise qualité de l’air : c’est un désastre économique. 101,3 milliards, c’est plus de 2 fois le coût estimé du au tabac (47 milliards d’euros).
    Le rapport indique d’ailleurs que « La pollution n’est pas qu’une aberration sanitaire, c’est aussi une aberration économique » ;
  • c’est la première fois qu’une telle évaluation est faite : elle intègre en effet les coûts sanitaires (compris entre 68 et 97 milliards d’euros) mais aussi les conséquences sur le bâtit, la production agricole (les rendements agricoles peuvent être affectés par la pollution) et les écosystèmes ;
  • elle dépasse les clivages politiques : cette évaluation est le fait de 17 sénatrices et sénateurs de divers bords politiques.
    Elle est, par exemple, présidée par le sénateur Jean-François Husson du groupe « Les Républicains », et sa rapporteuse et initiatrice est Leila Aïchi, sénatrice EELV.

Le rapport propose 61 pistes qui concernent de nombreux secteurs d’activités.

Le domaine des transports se fait à juste titre une place importante dans cette rubrique, les solutions préconisées passent par une remise en cause de l’exception française vis à vis du diesel en précisant : « Les risques pour la santé humaine des fumées émises par les motorisations diesel sont donc multiples, importants et, en outre, certainement sous-estimés ». Le rapport recommande notamment « d’aligner progressivement jusqu’en 2020 la fiscalité de l’essence et du diesel » ou, de façon plus surprenante de « créer une commission technique indépendante sur la fiabilité des filtres à particules. »
Elles proposent aussi de « développer et encourager le fret ferroviaire » ou encore de favoriser les visioconférences et le télétravail pour limiter les déplacements professionnels.

A propos de la formation et de l’information, une fois de plus, la méconnaissance des professionnels de santé est pointée du doigt. Le rapport demande de « renforcer la formation des professionnels de santé en matière d’impact de l’environnement sur la santé » et même « envisager d’en faire une spécialisation au niveau de l’internat en médecine ». Mais aussi « former les membres des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) aux problématiques liés à la pollution de l’air », ou encore de développer sur le sujet la formation initiale des professionnels du bâtiment.
Pour le grand public, il serait souhaitable de « mener des campagnes d’information de la population sur la pollution liée aux activités récréatives (feux de cheminés, jardinage et barbecues) ». On oublie trop souvent en effet que la pollution de l’air n’est pas que le fait des industriels ou des transports !

Le domaine de l’agriculture n’est pas oublié, c’est un secteur d’activité responsable d’une part importante des émissions aériennes (particules, pesticides ou encore de gaz à effet de serre) : le rapport propose « d’evaluer les expérimentations existantes en matière d’agriculture respectueuse de la qualité de l’air », « d’encourager l’évolution des pratiques et techniques culturales limitant les émissions de polluants »…

Enfin, concernant la qualité de l’air intérieur, le rapport recommande l’instauration dans les 3 ans d’un étiquetage des émissions de polluants volatiles pour les produits d’entretien… et de réintroduire le décret du 2 décembre 2011 relatif à la surveillance de la qualité de l’air intérieur dans certains établissements recevant du public… Décret qui avait été, sous la pression des élus, repoussé en septembre 2014 par Ségolène Royal, Ministre de l’Ecologie.

Comme d’habitude, on peut penser que beaucoup de ces recommandations resteront lettre morte. Pourtant, il y a urgence : urgence sanitaire, on le sait depuis de nombreuses années, mais aussi maintenant la démonstration est faite d’une urgence économique ! Et puisqu’on parle d’économie, le rapport, à de nombreuses reprises, parle des opportunités de croissance et d’emplois considérables qui seraient liés à la prise en compte de ces recommandations.

Des motivations supplémentaires pour agir !

Le rapport propose 61 pistes qui concernent de nombreux secteurs d’activités.

Le domaine des transports se fait à juste titre une place importante dans cette rubrique, les solutions préconisées passent par une remise en cause de l’exception française vis à vis du diesel en précisant : « Les risques pour la santé humaine des fumées émises par les motorisations diesel sont donc multiples, importants et, en outre, certainement sous-estimés ». Le rapport recommande notamment « d’aligner progressivement jusqu’en 2020 la fiscalité de l’essence et du diesel » ou, de façon plus surprenante de « créer une commission technique indépendante sur la fiabilité des filtres à particules. »
Elles proposent aussi de « développer et encourager le fret ferroviaire » ou encore de favoriser les visioconférences et le télétravail pour limiter les déplacements professionnels.

A propos de la formation et de l’information, une fois de plus, la méconnaissance des professionnels de santé est pointée du doigt. Le rapport demande de « renforcer la formation des professionnels de santé en matière d’impact de l’environnement sur la santé » et même « envisager d’en faire une spécialisation au niveau de l’internat en médecine ». Mais aussi « former les membres des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) aux problématiques liés à la pollution de l’air », ou encore de développer sur le sujet la formation initiale des professionnels du bâtiment.
Pour le grand public, il serait souhaitable de « mener des campagnes d’information de la population sur la pollution liée aux activités récréatives (feux de cheminés, jardinage et barbecues) ». On oublie trop souvent en effet que la pollution de l’air n’est pas que le fait des industriels ou des transports !

Le domaine de l’agriculture n’est pas oublié, c’est un secteur d’activité responsable d’une part importante des émissions aériennes (particules, pesticides ou encore de gaz à effet de serre) : le rapport propose « d’evaluer les expérimentations existantes en matière d’agriculture respectueuse de la qualité de l’air », « d’encourager l’évolution des pratiques et techniques culturales limitant les émissions de polluants »…

Enfin, concernant la qualité de l’air intérieur, le rapport recommande l’instauration dans les 3 ans d’un étiquetage des émissions de polluants volatiles pour les produits d’entretien… et de réintroduire le décret du 2 décembre 2011 relatif à la surveillance de la qualité de l’air intérieur dans certains établissements recevant du public… Décret qui avait été, sous la pression des élus, repoussé en septembre 2014 par Ségolène Royal, Ministre de l’Ecologie.

Comme d’habitude, on peut penser que beaucoup de ces recommandations resteront lettre morte. Pourtant, il y a urgence : urgence sanitaire, on le sait depuis de nombreuses années, mais aussi maintenant la démonstration est faite d’une urgence économique ! Et puisqu’on parle d’économie, le rapport, à de nombreuses reprises, parle des opportunités de croissance et d’emplois considérables qui seraient liés à la prise en compte de ces recommandations.

Des motivations supplémentaires pour agir !

 

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