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Laisser place au « rien qui fait du bien »

 

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Auteurs :

  • RAMONNET Christine (Sophrologue)
  • RENAUDIN Stéphanie (Sophrologue)

 

Laisser place au « rien qui fait du bien »

Emplois du temps surchargés, agendas noircis de rendez-vous professionnels et personnels, la place manque souvent pour insérer un « moment pour rêver » ou un « temps pour ne rien faire ». De plus, la croyance est ancrée en nous : il faut travailler beaucoup, être actif et multiplier les loisirs pour réussir et mener une vie riche et intense.

Et si cette croyance s’avérait quelque peu erronée ?! Ainsi, certains génies ne faisaient nullement de longues journées de labeur. Emmanuel Kant ou Charles Darwin, par exemple, ne travaillaient que deux à quatre heures par jour et se promenaient, s’occupaient de leur maison ou de leur famille le reste du temps.

 

Une à deux minutes par jour consacrées à la réflexion

Dans son ouvrage « Foutez-vous la paix! Et commencez à vivre », Fabrice Midal déclare s’accorder des heures vierges de toute activité pour se retrouver : « Je ne me plonge pas dans un livre, je ne regarde pas un film, je ne range pas mes armoires. J’ouvre mes portes et mes fenêtres intérieures et je laisse la richesse de ces heures s’offrir à moi. J’habite la solitude et je commence à réentendre. Je tisse une relation réelle avec moi-même, et se révèlent à moi des choses que j’ignorais ou que je refuse en général d’écouter. »

Effectivement, la sociologue Nicole Samuel, affirme que nous ne consacrons qu’une à deux minutes par jour à la réflexion « libre » et c’est nettement insuffisant ! Car c’est dans ce temps inoccupé, dans ces moments de « jachère psychique » que nos pensées ont la place de bouger, de s’organiser, de faire le point, de construire des projets, en somme, d’être disponibles à l’essentiel.

 

Le travail à ré-organiser

Comme nous l’explique Julia Gifford dans un article, il faudrait tenir compte de ce besoin cognitif dans l’organisation du travail et intercaler des pauses fréquentes et efficaces car « le cerveau humain n’a pas été conçu pour se concentrer pendant huit heures d’affilée ».

S’il reste bien des entreprises où les workaholics* sont bien vus et où les pauses sont considérées comme du temps gaspillé, la métaphore du salarié et du sportif parle cependant à de plus en plus de managers. Or les athlètes de haut niveau font beaucoup de pauses entre leurs efforts.

Enfin, même notre cœur s’octroie des temps de pause. « On pense que le cœur travaille constamment, mais, en réalité, il se repose après chaque contraction », indique le Dr Walter Cannon de l’école de médecine de Harvard. « Lorsque le cœur bat au rythme modéré de 70 pulsations par minute, il travaille en réalité seulement neuf heures sur vingt-quatre. Ses périodes de repos totalisent quinze heures par jour ».

Alors dès la fin de cette lecture, regardez votre agenda et délimitez un temps libre de toute action. Vous pourrez marcher sans objectif dans la nature ou dans votre quartier ou bien rester assis sans chercher à méditer ou à visualiser un instant de vie : non, une vraie pause. Et laissez faire à l’intérieur, ce temps de rien, en confiance pour votre bien !

*workaholics : les accros au travail, les boulimiques ou bourreaux de travail

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