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Le bruit

bruit

 

Auteurs :

  • LANDERO Alain (Dr)
  • Equipe Offre Prévention de la Mutualité Française

 

L’essentiel

Le bruit est caractérisé par :

  • son intensité, mesurée en décibels (dB) : plus un bruit est fort, plus son niveau en dB est élevé. Le seuil à partir duquel un bruit peut devenir nocif est d’environ 80 à 85 dB,
  • sa fréquence, mesurée en Hertz (Hz) : plus la fréquence est élevée, plus le son est aigu.

La durée d’exposition est le troisième élément qui permet de juger de la nocivité d’un bruit : plus on est exposé longtemps, plus le système auditif est en danger.

Un bruit fort, surtout s’il est prolongé, peut détruire définitivement les cellules ciliées de l’oreille interne et les fibres du nerf auditif, altérant alors le sens de l’audition de façon irréversible.

Les sources de bruit sont très nombreuses, voire omniprésentes dans notre vie quotidienne.

Outre les sources de bruit d’origine professionnelle, on peut citer : 

  • les bruits et nuisances sonores auxquels on est exposé chez soi ou dans d’autres situations en intérieur,
  • les bruits liés à une activité économique de proximité,
  • les bruits liés à la circulation routière,
  • les bruits liés aux transports aériens ou ferroviaires,
  • les nuisances sonores liées à des évènements sportifs, culturels ou festifs etc.

La sensibilité au bruit est individuelle et ses effets sur le système auditif et sur la santé sont donc variables d’une personne à l’autre.

Une exposition à des niveaux sonores trop élevés et sur de longues durées peut altérer l’audition de manière définitive et irrémédiable entrainant :

  • un trouble de la compréhension de la parole,
  • une surdité,
  • des acouphènes (sifflement ou bourdonnement d’oreille),
  • une sensibilité anormale aux sons (hyperacousie douloureuse).

Ces conséquences auditives peuvent entraîner une importante dégradation de la qualité de vie au quotidien.

Mais le bruit a aussi des conséquences plus générales sur l’état de santé global d’un individu :

  • troubles du sommeil,
  • fatigue et troubles de concentration,
  • augmentation du stress,
  • effets cardiovasculaires,
  • impacts sur la santé mentale etc.

Se protéger des bruits ambiants et en réduire la nocivité est possible. Des réglementations définissent l’exposition maximale autorisée sur le lieu de travail, dans les lieux diffusant de la musique amplifiée.

Et lorsqu’il s’agit d’un voisin bruyant, des recours existent.

En ce qui concerne la prise en charge des troubles de l’audition, une seule règle à retenir : consulter dès l’apparition des premiers symptômes !

Cela permettra de stabiliser leur évolution dans la grande majorité des cas.

 

Qu’est-ce que le bruit ?

Un bruit se caractérise essentiellement par son niveau (sa puissance) et par sa fréquence (sa hauteur). Il faut aussi tenir compte de la durée d’exposition à un bruit pour estimer son degré de nocivité.

  • Le niveau de bruit, qui détermine si un son est fort ou faible, se mesure en décibels (dB).
  • Le niveau zéro, 0 dB, correspond au seuil de l’audition humaine normale. À chaque fois que le niveau sonore d’un bruit augmente de 3 dB la quantité de bruit reçue par l’oreille est multipliée par deux. Une augmentation de 10 dB correspond à une multiplication par 10 de l’énergie sonore et donc, par exemple, un son de 100 dB délivre 100 fois (10 x 10) plus d’énergie qu’un son de 80 dB !

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande un niveau de bruit ambiant inférieur à 35 dB pour un repos nocturne convenable et une bonne récupération.
Le seuil de danger acoustique est fixé entre 85 et 90 dB.

Au-delà de 105 dB, des pertes irréparables de l’audition peuvent se produire même pour des périodes courtes d’exposition de quelques minutes.

  • La fréquence correspond quant à elle à la hauteur du son et elle s’exprime en Hertz (Hz).
  • Plus la fréquence d’un son est élevée, plus le son est aigu. Les sons naturels, la musique ou le bruit contiennent une grande variété de fréquences.

Les effets nocifs du bruit sont accentués lorsqu’il s’agit de bruits aigus (à hautes fréquences), soudains, imprévisibles surtout s’ils sont d’un niveau sonore important.

  • La durée d’exposition est le troisième élément qui permet de juger de la nocivité d’un bruit : plus on est exposé longtemps à un bruit nocif, plus les risques pour le système auditif et la santé sont grands.

La perception humaine des sons varie avec le niveau sonore, avec la fréquence et avec la qualité du bruit (bruit stable, bruit impulsionnel…). Dans la gamme des niveaux sonores faibles à modérés de la vie courante, l’oreille est moins sensible aux sons graves (fréquence en Hz basse) et aigus (fréquence en Hz élevée) qu’aux sons médiums (compris entre 500 à 2000 Hz).

Afin de prendre en compte cette sensibilité physiologique particulière, on applique lors des mesures (en dB) des filtres représentatifs de la perception humaine. En fonction de la pondération appliquée on parle de dB A, de dB B ou de dB C.

 

L’échelle du bruit : les risques du bruit pour la santé

Le bruit peut être le premier ennemi de l’oreille.

Un bruit fort et prolongé détruit définitivement les cellules ciliées de l’oreille, amoindrissant ainsi le sens de l’audition de façon irréversible.

Certains bruits de la vie quotidienne peuvent être dangereux pour l’oreille : écoute de musique prolongée et à fort volume avec un casque ou avec des oreillettes, lors d’un concert ou d’une soirée en boîte de nuit, perceuse, marteau-piqueur, avion au décollage, etc.

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Il en va de même pour l’exposition au bruit en milieu professionnel.

Les niveaux sonores en milieu professionnel

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Quelles sont les sources de bruit ?

Les sources de bruit sont très nombreuses, voire omniprésentes dans notre vie quotidienne. Identifier celles qui sont les plus gênantes et/ou les plus nocives dans son environnement permet ensuite de déterminer quelles mesures prendre pour s’en protéger.

Si on exclut les sources de bruits d’origine professionnelle, on peut retenir :

  • les bruits et nuisances sonores auxquels on est exposé chez soi ou dans d’autres situations en intérieur : voix, musique, appareils électroménagers, bruits de pas ou de portes, perceuse ou marteau d’un voisin bricoleur, ascenseur, conduites d’eau, sonnerie d’un téléphone etc. ;
  • les bruits liés à la circulation routière : moteur, claquements de portes de véhicules, crissements de pneus, bruits de roulement, klaxon, pot d’échappement crevé etc. ;
  • les bruits liés à une activité économique à proximité, par exemple lorsque l’on se trouve près d’un site industriel ou d’un chantier de travaux publics : marteau-piqueur, bruits liés au déchargement d’un camion ou au fonctionnement d’une machine, sifflement d’une ventilation, grincements métalliques etc. Si ces bruits sont le plus souvent intermittents, leur intensité sonore est en général élevée, et la gêne produite aussi ;
  • les bruits liés aux transports aériens ou ferroviaires : décollage et atterrissage d’avions, passage d’un train etc. ;
  • les nuisances sonores liées à des évènements sportifs, culturels ou festifs : match dans un stade source de bruits pour les riverains, concert, fête foraine etc.

 

Quels sont les effets du bruit sur la santé ?

La sensibilité au bruit est individuelle et ses effets sur la santé sont donc variables d’une personne à l’autre. Une exposition à des niveaux sonores trop élevés et sur de longues durées peut altére l’audition de manière définitive et irrémédiable : acouphènes, perte et troubles de l’audition, surdité. Le bruit a aussi des conséquences sur la santé globale d’un individu : troubles du sommeil et fatigue, augmentation du stress, effets cardiovasculaires, impacts sur la santé mentale etc.

Les effets du bruit sur l’audition

  • Fatigue auditive, troubles auditifs et surdité totale ou partielle

Difficultés à supporter les sons, impression d’avoir les oreilles bouchées ou d’entendre des sifflements et bourdonnements : ce sont les signes d’alerte d’une exposition à des bruits nocifs pour l’audition.

Si l’exposition est répétée et/ou si elle dure trop longtemps, les dommages sur le système auditif peuvent être irréversibles et définitifs : perte de l’audition (on entend moins bien) ou surdité (on n’entend plus du tout).

Il suffit parfois d’une exposition à un bruit très intense et de courte durée (coup de feu, explosion etc.) pour créer des lésions définitives du système auditif et une perte d’audition : il s’agit alors d’un traumatisme sonore aigu (TSA).

  • Acouphènes

Les acouphènes sont des bruits perçus par la personne sans raison physique extérieure. Il peut s’agir de sifflements, de bourdonnements, d’échos, de tintements etc.

Les acouphènes concernent 15 % de la population à un moment donné de la vie et 30 % de la population âgée.

Ils peuvent apparaître :

    • après un traumatisme sonore aigu récent ou ancien,
    • lors d’une presbyacousie.
  • Presbyacousie 

La presbyacousie est une perte progressive de l’audition normalement due à une détérioration du système auditif avec l’âge.

Elle peut être favorisée ou accélérée par une exposition prolongée à des bruits nocifs. Elle peut s’accompagner d’acouphènes.

  • Hyperacousie 

L’hyperacousie est une hypersensibilité aux sons de la vie quotidienne : ils deviennent insupportables. L’hyperacousie peut être une conséquence d’une exposition inadaptée à des bruits.

Les effets du bruit sur la santé

  • Troubles du sommeil et fatigue

Le bruit peut empêcher l’endormissement, favoriser les éveils nocturnes et les épisodes insomniaques. Même pendant les phases de sommeil, l’oreille n’est jamais au repos.

Le bruit est alors source de fatigue, et les répercussions sur le quotidien sont nombreuses : troubles de la mémoire et de la concentration, troubles de l’humeur (irritabilité, agressivité), somnolence dans la journée ou au volant etc..

Les nuisances sonores pendant le sommeil doivent donc être évitées le plus possible, surtout chez les enfants, les personnes malades ou les travailleurs postés qui restent plus sensibles.

  • Effets cardiovasculaires

L’exposition au bruit accélère le rythme cardiaque et peut rétrécir les petites artères. La pression artérielle augmente et peut alors favoriser l’apparition d’autres troubles cardiovasculaires.

  • Ralentissement du transit intestinal et troubles digestifs favorisés (ulcères).

  • Perturbation du système endocrinien : production d’hormones liées au stress et modifications métaboliques favorisant le cholestérol.

Autres effets du bruit 

  • Gêne

Le bruit est source de gêne et le niveau de dérangement sera propre à chaque personne : un même bruit paraîtra anodin à quelqu’un alors qu’il sera insupportable pour d’autres.

  • Troubles de l’apprentissage 

Un environnement bruyant (musique, télévision, conversations etc.) est un frein à la concentration et peut retarder l’acquisition de la lecture par exemple ou favoriser certains troubles du comportement (agitation, irritabilité, etc.). 

 

Comment se protéger du bruit ?

Se protéger des bruits ambiants et en réduire la nocivité est possible. Et lorsqu’il s’agit d’un voisin bruyant, des recours existent.

Améliorer l’isolation sonore de son habitat

  • Fenêtres : joint de calfeutrement (-5 dB) et double vitrage (-30 à -40 dB) permettent de lutter efficacement contre les bruits extérieurs.
  • Murs et plafonds : l’isolation grâce à des matériaux acoustiques et des plaques de plâtre protègent des nuisances sonores du voisinage.
  • Sols : les revêtements souples (moquettes ou linoléum) se montreront moins bruyants que les surfaces dures, surtout s’ils sont posés sur une sous-couche destinée à accroître leur qualité acoustique.
  • Enfin, au moment de choisir les équipements de la maison (robinetterie et tuyauterie, climatisation, ventilation, pompe à chaleur etc.), il faut se renseigner sur leurs qualités acoustiques et choisir les moins bruyants. Une réflexion sur leur implantation est aussi nécessaire : mieux vaut éviter par exemple de placer le système de ventilation d’une climatisation à proximité immédiate de la fenêtre d’une chambre à coucher.

Des normes existent et permettent de faciliter le choix : il faut se renseigner auprès des professionnels ou revendeurs.

Protéger son audition au quotidien

Conseils pour protéger ses oreilles :

  • porter des protections auditives (bouchons d’oreilles, casque antibruit) en milieu bruyant ou si on a des activités bruyantes (bricolage, concert, utilisation d’un taille-haie par ex.) ;
  • si on utilise un baladeur, régler le son quand on se trouve dans un endroit calme et ne pas dépasser la moitié de sa puissance maximale. Veiller à ne pas utiliser le baladeur pendant des durées trop longues : il faut laisser les oreilles « se reposer » de temps à autre ;
  • en cas d’usage intensif du téléphone portable, préférer la fonction mains libres pour éviter de fatiguer le système auditif ;
  • veiller à limiter le volume sonore de ses équipements de loisirs : télévision, home cinéma, chaîne Hi-Fi, etc.

Lutter contre les bruits de voisinage

Les bruits de voisinage ont deux sources principales, qui peuvent se cumuler :

  • une isolation sonore inefficace des bâtiments,
  • les comportements individuels.

S’il est difficile d’améliorer l’isolation phonique de tout un bâtiment, il est en revanche relativement aisé d’adopter des comportements individuels respectueux de la tranquillité de ses voisins :

  • porter des semelles souples ou marcher pieds nus quand on est à son domicile ;
  • ne pas faire de bruit dans les cages d’escalier, qui constituent souvent de véritables caisses de résonnance ;
  • maîtriser le niveau sonore de ses équipements ménagers et de loisirs, et éviter d’en avoir un usage déplacé (ex. : passer l’aspirateur aux aurores ou laisser fonctionner une machine à laver le linge à 2 heures du matin) ;
  • ne pas laisser son chien seul s’il ne supporte pas la solitude et qu’il aboie constamment. Laisser la radio allumée à faible niveau sonore peut aider à le calmer.

Quels recours contre les bruits de voisinage ?

Les bruits de voisinage doivent être intensifs, répétitifs et ils doivent durer dans le temps pour être considérés comme des nuisances sonores, sauf quand ils se produisent entre 22h et 7h du matin : il s’agit alors de tapage nocturne.

  • Commencer par en parler avec le / les voisins à l’origine des nuisances sonores : une simple discussion permet souvent d’expliquer et mieux comprendre la situation pour arriver à un règlement amiable.
  • Si cela ne suffit pas, envoyer un courrier (mode normal puis en recommandé) et en conserver un double pour justifier des tentatives de conciliation ultérieurement.
  • Si malgré les courriers les nuisances sonores perdurent, alors il est possible :
    • de recourir à une tierce personne : syndic de copropriété ou conciliateur de justice (intervention gratuite, s’adresser à la mairie)
    • de faire appel à un huissier ou aux représentants des forces de l’ordre pour faire constater la nuisance et dresser un procès-verbal accompagné d’une amende forfaitaire.

Recours judiciaire : si malgré toutes ces démarches les nuisances sonores perdurent, il est possible de saisir le tribunal d’instance, le tribunal de grande instance ou le tribunal de police.

Pour en savoir plus : www.service-public.fr

 

Quelle prise en charge pour les troubles de santé dus au bruit ?

Il faut consulter dès les premiers signes de perte ou de trouble de l’audition. Plus le traitement intervient tôt, plus on a de chance de stabiliser la perte de l’audition.

Un médecin oto-rhino-laryngologiste (ORL) établira un diagnostic précis. Il réalisera un audiogramme (mesure des seuils auditifs et de la compréhension de la parole) et proposera une prise en charge adaptée : médicale, chirurgicale, prothétique.

 

Où s’informer sur le bruit ?

Voici quelques ressources à consulter pour en savoir plus sur le bruit, ses effets sur la santé et sur les moyens de s’en préserver ou les démarches à accomplir.

Le Centre d’information et de documentation sur le bruit (CIDB)

Le Centre d’information et de documentation sur le bruit (CIDB) propose un site internet, à destination du grand public et des professionnels, sur lequel on trouve notamment :

  • des informations sur le bruit, les risques pour la santé et la prévention, les droits et démarches ;
  • un annuaire des associations de défense,
  • des documents à télécharger : dépliants d’information, guides, lettres types.

Le Centre d’information et de documentation sur le bruit (CIDB) propose aussi un accueil téléphonique pour le grand public et les professionnels souhaitant trouver une solution réglementaire ou technique à leurs problèmes de bruit.

L’accueil téléphonique est disponible du lundi au vendredi, de 09 h à 12 h au 01 47 64 64 64.

Le site www.service-public.fr

Ce site public propose un dossier sur les bruits de voisinage.

Il explique comment procéder, où faire les démarches et auprès de qui avoir recours pour régler le problème.

Le site Voyage au centre de l’audition, réalisé avec l’aide de l’Inserm

Ce site propose des informations sur :

  • l’audition et à ses principales pathologies : surdités et acouphènes,
  • les dangers liés à une exposition aux sons trop intenses et leur prévention.

Le site www.ecoute-ton-oreille.com 

Ce site est proposé par Santé publique France. Il s’adresse plus particulièrement aux adolescents, mais il intéressera aussi le grand public.

Il informe sur les risques des musiques amplifiées pour l’appareil auditif : baladeur MP3, concerts, discothèque etc.

En complément, on trouvera sur le site de Santé publique France, des documents à télécharger :

 

Références

Sources :

 

Rédaction :

  • l’équipe Offre Prévention de la Mutualité Française
  • Mise à jour par le Dr Alain Londéro, ORL

 

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